COP 28 : L’IFDD et l’artiste Asalfo mobilisent les artistes africains pour le climat

Au pavillon de la francophonie à la COP 28, Salif TRAORE alias Asalfo, leader vocal du groupe musical ivoirien “Magic System” a pris part à une discussion sur le rôle des hommes de la culture dans la lutte contre les changements. Pour l’artiste, les promesses de l’accord de Paris ne sont toujours pas tenues.

« On prend des résolutions à chaque Cop, mais l’année qui suit, on revient avec les mêmes solutions à proposer, les mêmes promesses sans que les choses ne changent ». Et pourtant, dans leur quotidien, les populations font les frais du changement climatique. L’exemple des paysans de la vallée de l’Ouéme au sud-est du Bénin exposé à l’occasion à travers un film documentaire réalisé par la journaliste béninoise Pulchérie ADJOA.

Après la projection, Asalfo a estimé qu’on ne peut pas continuer aujourd’hui à fermer les yeux sur l’urgence face aux conséquences des changements climatiques. « Aujourd’hui, une petite pluie crée une inondation, un petit soleil crée la sécheresse » a t-il fait observer. Pour Asalfo, en réclamant les financements, les africains ne mendient pas mais face à l’urgence, ils peuvent se demander aussi ce qu’ils peuvent déjà faire en attendant que les financements ne leur parviennent. « Quand ta maison est en feu et tu attends que le voisin vienne t’aider d’abord afin de préserver la sienne, il peut être trop tard pour toi aussi» a déclaré l’artiste. Il a poursuivi: «Aujourd’hui, les jeunes qui prennent la méditerranée sont des réfugiés économiques. On a déjà des réfugiés climatiques et bientôt, on aura des réfugiés alimentaires ».

Chacun a son rôle à jouer…

Dans les moindres initiatives locales ou nationales se trouvent des solutions aux dires de l’artiste. Pour lui, revoir certains messages et changer de cible en matière de sensibilisation pour le climat par exemple, ne nécessitent pas forcément l’attente des fonds venus d’ailleurs. Salif TRAORE alias Asalfo soutient que les artistes ne peuvent utiliser que leur art pour participer à l’action climatique mais les décideurs doivent se concentrer sur certaines priorités qui leur échappent encore. C’est pourquoi les artistes africains doivent mettre leur génie au service du climat.

Avec l’institut de la francophonie pour le Développement durable, ils envisagent de fédérer les célébrités et leaders d’opinion du continent pour booster l’action climatique. Ensemble, ils vont, non seulement pousser plus loin les cris des populations mais contribuer aussi à la recherche de solutions africaines. « Seul on va vite mais ensemble, on va plus loin. Ceux qui ont la parole, ceux qui sont écoutés en Afrique pourront se mettre ensemble pour plus d’impact dans la lutte » a-t-il précisé à cet effet.

Cette plateforme des hommes de culture africains qui sera créée grâce au soutien de l’IFDD, réunira les artistes de toutes catégories, peu importe l’art. « L’artiste s’adresse à tout le monde sans obédience religieuse ou politique. L’expert dira les choses de façon ponctuelle mais nous, vous allez nous écouter matin midi et soir ». Pour ne pas se tromper de message dans leurs actions, les artistes africains qui feront partie de cette plateforme vont bénéficier d’une formation de base grâce à des experts.

Cécile Goudou