9ème législature de l’Assemblée nationale : Profils et partis des 28 femmes élues députés

Au terme de l’article 144 de la loi n°2019-43 du 15 Novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin, les femmes ont droit à un nombre précis et exclusif de sièges. « Le nombre de députés à l’Assemblée nationale est de cent neuf (109) dont vingt-quatre (24) sièges exclusivement réservés aux femmes». Ce qui fait une femme par circonscription électorale. In fine, on aura 28 femmes pour les 3 prochaines années à l’hémicycle. Mais qui sont-elles, quelles sont leurs formations politiques d’appartenance… 

Le principe de discrimination positive introduit dans la constitution en faveur des femmes est à l’origine de la trentaine de sièges qui reviennent aux femmes à partir du 12 février 2023, date d’installation des nouveaux députés. Dans le détail, c’est l’article 26 nouveau de la loi n°2019-40 du 07 novembre 2019 portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990 qui stipule: « L’État assure à tous l’égalité devant la loi, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion, d’opinion politique ou de position sociale. L’homme et la femme sont égaux en droit. Toutefois, la loi peut fixer des dispositions spéciales d’amélioration de la représentation du peuple par les femmes ». Aux côtés des 81 hommes élus, ces 28 dames vont travailler à donner raison à l’exécutif et au législatif qui leur ont accordé un tel privilège. Et ces femmes qui ont pu tirer leur épingle du jeu à l’issue des législatives proviennent, tout naturellement, des trois formations politiques qui vont mener les débats au Parlement, les trois prochaines années. Venue en tête du scrutin,  l’Union Progressiste le Renouveau détient à elle seule, la moitié de l’effectif de ces dames soit 14.  Les voici :  

Sabi Mohamed Djamilatou, Chabi Goro Baké, Mehou Afiavi Solange, Fonton Edmonde Tagnonnanon, Tony Guimba Gniré Fatouma, Sewadé Gisèle, Guigui Kpochan Ahouefa Adeline Natacha, Dadegnon Alice Melevi, Tossou Adjoua Gladys Eudoxie, Ahoumènou Cécile Sègbégnon, Degbedji Mahoutin Denise, Akitobi Olga Adédogni Olouremi, Kouana Eugenie Akouavi et Aïkoele Agoï Rogatienne.

Les partis Bloc Républicain et les Démocrates affichent à leurs compteurs, des effectifs égaux de femmes élues, soit 7 chacun. Pour le Bloc Républicain, on a :

Tchanati Jeanne, Karim Tidjani Mounifa, Saliou Alidjanatou, Ahyi Dedevi Eugenie Chantal, Dagniho Rosine, Schanou Sofiatou Modjisola et Adjai Titilayo.

Et les dames provenant du parti Les démocrates ont noms :   

Kora Zenabou, Olossoumai Hélène, Orou Tama Viviane, Aihe Y. Elise, Tossa Ogoussi Edwige,  Hounmènou Denise Mahougnon et Adjovi Chantal.

Au regard des dispositions légales, un coup de pouce a été donné aux organisations de la société civile qui, depuis des années, étaient engagées dans la plaidoirie pour l’amélioration du niveau de représentation des femmes au parlement. Des observateurs l’assurent : ces législatives étaient aussi un test- grandeur nature pour les formations politiques ; test pour apprécier leur bonne foi en matière de positionnement des femmes notamment.

Le Bénin, bon élève en matière de représentativité des femmes au parlement ?  

Pas mal comme début, indiquent des acteurs de la société civile. Mais en mettant en avant un pays qui est en train de s’attribuer le monument de l’amazone comme identité visuelle à l’international, le Bénin peut absolument mieux faire, tempèrent-ils. En termes de comparaison, au Togo, 15 femmes sont représentées au parlement sur les 91 sièges. Mieux, c’est une femme qui est élue à la tête de l’institution parlementaire togolaise. Au Rwanda, l’exigence de 30% de femmes dans les instances de prise de décisions de l’Etat est une réalité. Avec la bonne foi de l’élite, le parlement rwandais est composé d’environ 64% de femmes sur les 80 sièges. Ces chiffres sont connus de tous depuis 2019 et font de ces pays des modèles sur le continent. Paradoxalement, entre la 7ème et la 8ème législature, le Bénin a reculé en passant de 6 femmes à 5 femmes élues au parlement sur les 83 sièges. Les statistiques sont éloquentes et au-delà de la loi qui offre d’office 24 sièges aux femmes, un acte de bonne foi est attendu des rangs des chefs de partis politiques pour les prochaines joutes électorales.