Burkina-Faso : Flou autour de la supposée demande de départ des forces françaises
Imbroglio entre Paris et Ouagadougou. 48 heures après la dépêche diffusée Samedi 21 janvier, par l’Agence d’information du Burkina, c’est toujours une grosse incertitude autour de l’accord de défense qui organise la coopération militaire avec la France que semblait dénoncer l’exécutif burkinabé. La demande du Burkina-Faso de ne plus vouloir la présence de plusieurs centaines de militaires des forces spéciales françaises, était-elle réelle ? Difficile de le dire pour l’heure.
Du côté de Paris, la réaction ne s’est pas fait attendre. « J’attends que le président de transition puisse s’exprimer », a déclaré Emmanuel Macron à l’issue d’un conseil des ministres franco-allemand à Paris.
Selon le journal français Le Monde, « jusqu’à dimanche soir, la dénonciation de l’accord de défense entre la France et le Burkina Faso – qui doit faire l’objet d’une notification formelle – n’était pas parvenue à Paris ». « Bien qu’une lettre aux allures de courrier à en-tête du ministère burkinabé des affaires étrangères, datée du 18 janvier et mentionnant cette dénonciation, ait commencé à circuler sur les réseaux sociaux. Ce courrier a-t-il bien été envoyé ? C’est principalement sur ce point que l’incertitude régnait encore dimanche soir » indique le journal sur son site web.
Les relations entre Paris et Ougadougou ne semblent plus trop au beau fixe en raison de dissensions qui traversent la junte burkinabée. Le rapprochement militaire avec la Russie au détriment de la France ne ferait pas l’unanimité. Lors d’une visite discrète à Moscou, début décembre 2022, Apollinaire Kyélem de Tambèla, le premier ministre burkinabé, a annoncé un renforcement de la coopération avec la Russie.
De toute évidence, rien n’est encore sûr sur le départ ou non des forces spéciales françaises du sol burkinabé. L’hypothèse d’un départ des troupes françaises du Burkina Faso est, dans tous les cas, un scénario à l’étude depuis de longs mois à Paris en raison – entre autres- de la fin officielle de l’opération « Barkhane ».