Biosphères en Afrique de l’Ouest : Les défis et priorités de l’Unesco
Le Programme sur l’Homme et la biosphère (MAB) est l’un des chantiers environnementaux sur lesquels l’UNESCO intervient en Afrique de l’ouest. Sa mise en œuvre permet de renforcer la résilience des communautés face au changement climatique à travers la conservation de la biodiversité. Lors d’un webinaire initié par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et l’Environnement (REMAPSEN), Maha SALL a souligné les défis et priorités de la conservation de la biodiversité dans ces réserves de biosphères.
Selon la Conseillère régionale, secteur Sciences Sciences exactes et naturelles au Bureau Afrique de l’Ouest de l’UNESCO, on observe plusieurs types de climat et de relief dans la sous-région. Les réserves naturelles qui s’y trouvent n’ont pas toujours les mêmes objectifs. Si en Afrique centrale, on enregistre des réserves de protection de milieux forestiers, en Afrique de l’ouest, ce sont souvent des réserves de biosphère protectrices des mangroves ou des milieux désertiques etc.
Ainsi, l’UNESCO s’investit dans la protection des réserves naturelles ouest-africaines pour leurs intérêts écosystémiques, la préservation de la biodiversité et surtout des espèces végétales. L’ambition étant d’apporter à ces réserves naturelles des approches de développement qui vont garantir leur protection tout en facilitant des activités adaptées aux contextes sociologique et culturel du milieu. « Ce qui permettra aux communautés de subvenir à leurs besoins tout au moins primaires » souligne la fonctionnaire de l’UNESCO.
Les challenges de la préservation des réserves naturelles en Afrique de l’ouest
Entre autres défis auxquels il faut faire face dans la protection des réserves naturelles de l’ouest, l’UNESCO identifie le changement climatique. La crise climatique induit entre autres la raréfaction des ressources à travers la perte du couvert végétal et la montée des eaux . Maha SALL explique que ces raréfactions créent des dynamiques d’adaptation au niveau des populations qui se voient obligées de faire plus de pression sur la réserve afin de subvenir à leurs besoins.
Les conflits dans la région, un obstacle à la conservation
Les conflits dans la sous-région ouest-africaine rendent plus compliquées les actions de conservation des réserves de biosphère. «En situation de conflit, la vigilance diminue », estime la Conseillère régionale au Bureau Afrique de l’Ouest de l’UNESCO. La plupart des réserves de biosphères étaient déjà des réserves naturelles où on notait une certaine volonté des pays de protéger la faune et la flore qui s’y trouvent. La réserve de biosphère une fois installée prend en compte ce mécanisme de protection déjà existant et les populations riveraines.
Mais, la précarité engendrée par les conflits poussent les populations à intensifier leur accès à ces ressources. En situation de conflit, les services étatiques n’arrivent plus à assurer pleinement la protection de ces ressources-là, il y a aussi les flux migratoires qui influencent le mécanisme de protection .
Les priorités de l’UNESCO pour la région en 2024
En 2024, le secteur sciences exactes et naturelles de l’UNESCO compte renforcer en Afrique de l’ouest, son appui à la résilience des populations face au changement climatique. Selon Maha SALL, un accent particulier sera mis sur la protection des forêts de mangroves. « Quand on prend les forêts de mangroves, c’est vraiment le premier obstacle contre une montée des eaux causée par le changement climatique. Donc nous, dans notre programmation, c’est voir comment appuyer les populations locales à développer des activités génératrices de revenus qui leur permettent de ne pas toucher à ces espaces-là ». Au niveau global, créer la synergie et la concertation entre les différents acteurs que sont le pays, les communautés ; les ONG etc pour une bonne planification des actions autour de ces réserves de biosphère
L’autre challenge consistera à aider les pays les d’Afrique de l’ouest à élaborer des plans de gestion dans une vision à long terme pour plus de résilience aux chocs climatiques et à la situation sécuritaire qui prévaut.
Cécile Goudou
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