« Monsieur le Président, il faut pardonner » – Alassane Soumanou à propos des exilés et autres personnalités politiques en prison
Alassane Soumanou se dit préoccupé par la situation des prisonniers et exilés politiques au Bénin. Le président d’honneur de la Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) l’a fait savoir dans une déclaration qu’il a rendu public. l’ancien ministre d’Etat sous Boni Yayi implore le pardon de Patrice Talon pour ces personnalités politiques. Il invite le chef de l’Etat à pardonner mais surtout à prendre une loi d’amnistie pour les libérer. Nous vous proposons quelques extraits de sa lettre ouverte.
Au nom de l’amnistie
Les jours deviennent de plus en plus longs, les nuits deviennent plus en plus sombres. Et de leurs prisons, chacun d’eux se pose la question : que font nos camarades pour nous sortir de cette situation de souffrance ? Oui, la loi les a inculpés, la loi les a jugés, les a condamnés, et ils sont en train actuellement de purger leurs peines. Une circonstance atténuante, voici deux ans, trois ans, quatre ans pour certains, il n’y a pas eu une action de violence pour les enlever de ces prisons. C’est une circonstance atténuante. Mais cette même loi qui les a condamnés, cette même loi…en général, la loi n’est pas rigide, elle est flexible. La loi prévoit également dans des situations du genre, que l’amnistie peut être accordée. Il y a donc une loi d’amnistie qui peut venir de l’Assemblée, ou qui peut venir du chef de l’État, le père de la nation. C’est en cela je voudrais vous dire, chers compatriotes, qu’il faudrait que nous œuvrons ensemble pour voir et donner l’envie au Chef de l’État, le père de la nation, lui donner envie d’user de ses prérogatives, car notre Constitution et la loi lui permettent effectivement de prendre un projet de loi, de soumettre à l’Assemblée, et de faire bénéficier à nos amis, l’amnistie, synonyme de pardon. J’espère que cela est possible ? Puisqu’il faudrait qu’on aille au pardon, car le pardon a plus de valeur lorsqu’on l’accorde à celui dont on pense qu’il ne le méritait pas.
« il faut pardonner »
«Nous vous demandons pardon, nous ajoutons notre modeste voix à celles qui nous ont précédées, pour vous dire Monsieur le Président, « il faut pardonner ». Prenez vos responsabilités pour qu’une amnistie présidentielle soit accordée en attendant l’évolution de la situation au niveau du parlement. Parce que aujourd’hui dans ce parlement, se joue la force du plus grand nombre. La démocratie n’est pas le meilleur système. Mais elle est mieux que le totalitarisme, que la dictature et la révolution. Il faudrait que vous œuvriez dans ce sens pour que enfin, ce que tout le monde veut, le peuple veut aujourd’hui, … c’est que les Béninois se réconcilient entre eux, c’est que nous nous tendions la main, c’est que nous faisions tout pour que le développement que vous avez amorcé, grâce à votre capacité de mobilisation des fonds, les résultats soient là.»
Un espoir pour le 1er Août à venir ?
Je rêve que d’ici le 1er août, nos exilés reviennent, parce qu’il ne s’agira pas seulement de les libérer, mais il faudrait pacifier leur retour au Bénin. Les exemples sont là. En 90, avant la Conférence nationale des forces vives, le regretté président, feu le Général Mathieu Kérékou, a pardonné, a accordé une amnistie à tous les exilés, à tous les prisonniers, il a même pardonné ses agresseurs, il en a fait premier ministre, il en a fait ministre d’État, il en a fait ses conseillers spéciaux et le peuple lui a témoigné cela.