15 September 2024
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« Le poste ne nous a rien donné », Paul Hounkpè sur son titre de Chef de file de l’opposition

  • 3 avril 2023
  • 5 min read
« Le poste ne nous a rien donné », Paul Hounkpè sur son titre de Chef de file de l’opposition

Le Secrétaire exécutif national du parti Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) rompt le silence 3 mois presque après les législatives de janvier 2023. Reçu par nos confrères de Bip FM, il tire notamment les enseignements de ce scrutin au terme duquel sa formation politique n’a obtenu aucun député.

C’est justement par les élections législatives du 08 janvier que Paul Hounkpè a pris la parole. Selon le secrétaire exécutif national de la FCBE, par ailleurs chef de file de l’opposition, si le parti n’a eu aucun élu du peuple, la raison est lointaine : « Le mal de la FCBE a commencé depuis l’élection présidentielle. A son issue, des gens ont décidé de disloquer, de détruire le parti, ce qui a conduit à la démission de plusieurs conseillers. C’est dans cette ambiance qu’on est allé aux législatives ». Pour l’ancien ministre, le parti FCBE « était dans le champ de mire de toutes les forces politiques de la mouvance comme de l’opposition ».

Les relations avec Yayi

Paul Hounkpè a tenu à revenir sur certains propos tenus pendant la campagne électorale. Au sujet de l’ancien patron des FCBE, Boni Yayi, contrairement à tout ce qui a été dit, selon lui, « on n’a jamais volé son parti. On a sa lettre de démission par exploit d’huissier avec nous. Quand on tord le cou à la vérité, c’est une manière de nous livrer à la vindicte populaire ».

Le secrétaire exécutif national du parti Cauris en veut aux adversaires politiques d’avoir œuvré pour l’échec de sa formation politique. Il cite par exemple, les logos FCBE régulièrement déchirés pendant les opérations de charme précédant l’élection. « La vérité va transparaître un jour », indique-t-il avant d’ajouter que la participation des Démocrates à ces législatives ne constituait pas un problème pour sa chapelle politique, mais plutôt l’arme utilisée par ceux-ci.

« …qu’ils viennent travailler sans moyens »

L’enseignant de formation a également précisé, au cours de son entretien, qu’il reste chef de file de l’opposition béninoise, même s’il comprend la réaction de ceux qui réclament la nomination du numéro 1 des Démocrates. « Quand le gouvernement va prendre le décret, nous allons passer service normalement. Tout dépendra du gouvernement en place. Ce n’est pas qu’on s’accroche au poste ». Et il va plus loin : « Le poste ne nous a rien donné. Le Chef de file de l’opposition n’a pas encore de rang protocolaire, aucun de ses avantages ne lui a été accordé. Pas de décret d’application de la loi, non plus.

« Si les gens sont pressés, ce serait bien qu’ils viennent travailler sans moyens », ironise Paul Hounkpè. A la question de savoir si son parti va fusionner avec un autre de la mouvance ou de l’opposition, il estime que ce n’est pas l’idéal. Il faut au contraire constituer un 3è pôle politique qui rassure le peuple à l’en croire. Et d’ajouter que les grandes priorités de la FCBE, c’est la correction de la liste électorale pour la rendre parfaite après un débat national, la relecture du code électoral et, à l’interne, l’organisation d’un congrès pour redonner du souffle au parti. Cela permettra, selon lui, d’envisager harmonieusement le tournant de 2026.

De la poudre aux yeux du peuple…

Dernier sujet évoqué par Paul Hounkpè:  la proposition de loi d’amnistie portée par les députés du parti Les démocrates. « C’est de la poudre qu’on jette aux yeux du peuple » lance d’emblée l’ancien ministre. Passer par cette option, pour lui, c’est de « se faire passer pour des gens qui ont tenté ce que le peuple désire ». Que faut-il faire alors ? L’homme propose que les anciens présidents comprennent enfin leur rôle. Sinon qu’avec « leur comportement, ils vont durcir le cœur de Patrice Talon ou des gouvernants, sans le vouloir ou peut-être bien qu’ils le font exprès », poursuit-il.

Pour le secrétaire exécutif national de la FCBE, « les anciens présidents auraient pu donner corps à l’idée du Chef de l’Etat d’instaurer un cadre des anciens présidents, de sorte que plusieurs sujets soient traités au couvent, et pas par réseaux sociaux interposés ». Car, « quoiqu’on dise, il est l’homme fort du moment, ça c’est clair. Et si vous commencez par lui exiger la libération de telle ou telle autre personne avant de dire que vous irez lui parler, quel président va accepter ça ?», conclut Paul Hounkpè.

Kiki T.

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